Surréalistes, ces troisièmes !
Les élèves de 3èmes C et D se sont pris un temps pour Robert Desnos et ont composé leurs premiers poèmes surréalistes. Morceaux choisis :
L’esprit plein de vide,
J’étais allongé sur un banc
En fixant les feuilles des arbres dénudés.
Dans la clarté de la nuit,
Je laissais la chaleur hivernale glacer mon sang
D’une discrétion exubérante,
J’épiais indifféremment une femme d’une horrible beauté.
Elle s’éloignait près de moi,
En marchant immobile sur le béton en gazon.
Contemplant la noirceur de ses cheveux blonds,
J’étais agréablement déçu de son exceptionnelle banalité.
Parlant sans un mot,
Je compris sans le savoir
Que l’amour était une vérité mensongère.
Léa
Il murmurait en hurlant
Bien qu’elle le chérissait violemment
Toutes les libertés restreintes
Ces coloriages décolorés
C’était un sucre amer dans un sable discret
Comme un fardeau appréciable
Une futilité remarquable
Un spectacle qui se cache
Ou encore une triste joie
En effet, cette belle laideur
Face à ce malheureux bonheur
C’était une libre prison
Une morne passion
Un cri silencieux
Cette descente vers les cieux.
Inès
Deux personnes, puis personne.
Différentes mais égales,
Avançaient, retournaient
Vers deux histoires mais un futur
Un ami, un amour
Devenir ? Rester ?
Pareil à un arbre, un océan
Choisir de déployer puis d’arrêter
Le temps traçait du vide
Tandis que celui-ci écrivait,
Rapidement, « Il était une fois »,
Puis il s’arrêta, referma.
Pleura, sourit,
Attendit d’une patience impatiente
Que ce livre, cette musique
Perdure.
La peur de donner ou de garder
Cette confiance.
Continuer à courir sur un chemin goudronné
Ou préférer trottiner sur l’eau ?
Parler pour oublier.
Ou choisir la simplicité
Et se renfermer.
Moi,
J’ai choisi de tomber
Et après ça,
De me relever.
Pénélope.
Un jour qu’il faisait nuit
La lune baillait d’énergie.
La nuit était sombre de lumière,
Remplaçant une journée obscurément claire.
Les indifférents messieurs lançaient aux dames des regards des plus romantiques
Les dames complimentées les leur rendaient en critiques.
Et, les plus jeunes, à l’aise dans leurs complexes,
Voulaient croquer la vie jusqu’à la mort.
Ils avaient raison de leurs torts.
Zakarya
Un jour qu’il faisait nuit,
Un volcan crache de l’eau de mer.
Le crayon à qui il manque de l’encre bleue et la gomme qui écrit
Un roman avec une colle.
Je vous dis d’entendre le dessin.
Il préfère descendre vers le ciel.
Le feu qui est gelé réchauffe le monde morcelé.
Le poisson qui nage dans la jungle.
Et le tigre se cache au fond de l’océan.
Il tient debout sur un seul atome.
Une vache laboure les nuages.
Je tiens la lune d’une main.
Avec le soleil, l’endroit le plus froid de la galaxie.
Xin-Xin